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INTRODUCTION
e supplément 2 vient aujourd’hui compléter le Catalogue
raisonné de l’œuvre de Frédéric Bazille et son supplément 1
parus respectivement en 1995 et 2005. Il présente sept
nouvelles œuvres — sept oeuvres nouvelles qui étendent
C ainsi notre connaissance de l’art du peintre. Il repose sur
des recherches et des analyses approfondies de chaque
œuvre, tant en matière esthétique, qu’historique et tech-
MICHEL SCHULMAN
nique.
Notre travail repose sur quatre constatations qui struc-
turent et forgent aujourd’hui notre approche du parcours
artistique de l’artiste.
L’œuvre de Bazille est d’abord irrégulière avec des styles
variés qui rendent l’expertise parfois ardue et les compara-
isons compliquées. Ainsi trouve-t-on, à une même époque
de sa courte vie, des œuvres qui relèvent d’un maître mais
parfois aussi d’un étudiant aux Beaux-Arts.
La correspondance, certes abondante et détaillée, ignore
de son côté une dizaine de tableaux parfois importants
voire majeurs. Correspondance lacunaire à laquelle il est
donc impossible de se fier totalement pour expertiser de
nouvelles œuvres. Et d’ailleurs, la correspondance n’est-
elle pas qu’une des composantes relatives de l’expertise ?
Une troisième constatation — et non des moindres —
s’impose. Il s’agit des œuvres laissées dans son atelier de
la rue des Beaux-Arts en 1870. Comme chaque année,
Bazille quitte Paris et part passer l’été en famille à Méric ; il
n’y reviendra pas. Qu’est devenu son atelier ? Poulain dira
dans son livre Bazille et ses amis paru en 1932 qu’Edmond
Maître aurait été chargé par la famille de récupérer les
œuvres et de les lui faire parvenir. Une assertion que ne
corrobore, dans l’état actuel de nos connaissances, aucun
document écrit. Il y a donc lieu de relativiser l’information
de Poulain, toujours reprise sans certitude... Et même si
certains tableaux de Bazille ont pris ensuite le chemin de
Montpellier, on ignore ce qui restait exactement dans son
dernier atelier. Et que dire des œuvres peut-être vendues
ou données par Bazille lui-même pendant sa courte vie ?
Enfin, près d’une trentaine de tableaux de Bazille ne sont
pas signés.
Tout cela laisse ouverte la porte à de nouvelles découvertes
dont tient compte notre travail. Pour toutes ces raisons, il
Les informations MS, C.R correspondent à faut admettre que l’histoire de Bazille n’est pas close et
Michel Schulman, catalogue raisonné de désormais se résoudre à porter un nouveau regard sur son
l’oeuvre de Frédéric Bazille, éditions de
l’Amateur, 1995. œuvre.
Paris, octobre 2016.
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